Anaïd Demir a écrit ce roman comme elle lirait un tableau. Son regard et sa sensibilité de critique d’art lui inspirent des descriptions multi sensorielles, où la musique des mots répond aux couleurs de son enfance. Cependant, si l’auteure a écrit avant tout sa biographie et celle de ses proches, la véritable héroïne de l’ouvrage n’est autre que la maison familiale. Elle représente un lieu vécu mais aussi fantasmé, le foyer de son enfance est à la fois cocon et source d’évasion pour la petite fille qu’elle était. Devenue adulte, la narratrice nous guide et nous fait visiter les moindres recoins de cette demeure où les murs eux-mêmes semblent parler. Chaque chapitre est construit autour d’une des pièces du logis, elles-mêmes prétextes à des évocations plus ou moins lointaines. Tissé de rencontres parfois difficiles et de flash-back, ce récit souvent poétique oscille entre le romanesque et le documentaire.