Gorune Aprikian

Dans la division en quatre de la vieille ville de Jérusalem, le quartier chrétien et le quartier arménien sont contigus mais indépendants. Cette situation a priori paradoxale correspond bien à l'ancienneté et à l'importance de la présence arménienne. Les relations des Arméniens avec la Ville sainte n'ont jamais cessé, pour culminer à l'époque des croisades qui donnèrent l'occasion de fonder en Cilicie, à la fin du XIe siècle, un Etat arménien frontalier de la Syrie franque, converti en royaume un siècle plus tard. Jérusalem abritait alors le siège d'un Patriarcat arménien et l'activité culturelle y était particulièrement intense. Sous la domination des Mamelouks, la culture arménienne continua à fleurir à Jérusalem, comme on peut le voir dans les nombreux récits des voyageurs européens qui n'omettaient jamais une section consacrée aux Arméniens. A l'heure actuelle, Jérusalem est le plus important conservatoire de la culture arménienne hors d'Arménie. Ce livre en est un reflet.