À l’opposé de lointaine planète Méta (La Métalienne du même auteur), Agop Karakaya publie une biographie poignante, celle de son père, Murat, dont il a recueilli le témoignage inestimable. Le récit a pour point de départ un épisode encore peu documenté, les terribles massacres des Arméniens du Dersim en 1938. Miraculeusement rescapé d’une journée d’horreur, alors âgé d’à peine 6 ans, le narrateur se reconstruit à force de volonté et de courage. Balloté par les événements et après une adolescence chaotique, il finit par fonder une famille à qui il transmettra cet héritage. Aux côtés de Murat Karakaya, se dessinent des personnages hors du commun : sa mère Chouchan qui donne sa vie pour sauver celle de ses enfants, son oncle Garabet grâce à qui il retrouve son identité arménienne et surtout son grand-père Minas, qui choisira la mort plutôt que survivre à la tragédie des siens. Un témoignage empreint d’émotion, à lire comme un roman mais aussi à méditer et à faire connaître autour de soi.