Seule la terre viendra
à notre secours

C'est à sa petite fille, Anny Romand (c'est elle sur la photo) que l'on doit la publication de ce témoignage rare. Si rare qu'il a d'ailleurs rejoint il y a quelques mois, la collection de la Bibliothèque nationale de France. Une reconnaissance qui sonne comme un hommage à Serpouhi Hovaghian et plus largement au peuple arménien. La spécificité de cet ouvrage tient pour l’essentiel au fait qu'il s'agit de carnets rédigés en temps réel, alors même que le génocide se déroulait. La jeune femme de 22 ans en 1915 décrit ce qu'elle vit à la manière d'un reporter. De l'intérieur et de l'extérieur. C'est d'ailleurs ce double regard qui lui permettra de prendre de la distance et de tenir. Serpouhi Hovaghian raconte sa déportation, son évasion de son convoi, l'abandon de son fils de 4 ans, la clandestinité, la peur, la solidarité, l'espoir... Pour comprendre ce documents, les éditions de la BnF ont fait appel à l'historien Raymond Kévorkian. Eclairant.